Jour 15 – Matinée humide
Les appuis sont fuyants. Il a plu toute la nuit. La terre rouge s’accroche aux chaussures et chaque foulée demande un effort plus important qu’à l’habitude. Chacun de nous se concentre sur ses pieds pour éviter de finir par terre. En bas d’une descente à pic, nous croisons un Pikki-pikki driver (chauffeur de moto-taxi), essayant de redémarrer sa bécane embouée.
Quelques minutes plus tard, nous partons pour des accélérations de 45’’ entrecoupées de 1 petite minute de récupération. Les sensations sont bonnes. L’allure est rapide. Jordan cale légèrement dans la 6ème, mais les 5 minutes de récupération avant de repartir pour la deuxième série font du bien aux jambes et au moral. Mais il est déjà l’heure de repartir, et la fin du parcours est jonchée de côtes interminables. Il va falloir s’accrocher, après tout, nous sommes ici pour souffrir.
Les mains sur les genoux, à bout de souffle, nous tentons tant bien que mal de récupérer. Les côtes font bruler les cuisses et les poumons, l’altitude étouffe et le mental est mis à rude épreuve. Nous marchons quelques mètres avant de repartir pour 15 minutes en trottinant.
En rentrant à l’appartement, surprise, l’eau à encore décidée de ne plus couler … La douche attendra, et la boue va rester accrocher sur nos mollets !
Cela fait maintenant 2 semaines que nous sommes arrivés à Iten. "The Home of Champions" est réputée dans le milieu de la course à pieds pour être un lieu idéal d'entraînement. Pas de loisirs, des parcours à l'infini, l'altitude ... Cet endroit forge le mental ! En effet, tout est difficile ici : les conditions de vie, l'entraînement, la récupération.
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